Thomas Gassilloud a animé, mercredi 4 novembre, une première visioconférence publique pour présenter les avancées de sa mission concernant les réacteurs nucléaires de 4ième génération, à la demande de plusieurs citoyens de la circonscription. Une thématique que l’on ne soupçonne pas être autant insérée dans notre quotidien !
Qu’est ce que cette fameuse mission “ASTRID”? Tous les spécialistes du nucléaire vous l’expliqueront : c’est l’acronyme de l’anglais Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration, un projet de prototype de réacteur nucléaire français dit de “quatrième génération” porté par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans les années 2010… avant d’être jeté aux oubliettes, courant 2019, sur décision du gouvernement.
Si Thomas Gassilloud, député du Rhône, se penche sur ce dossier sensible, ce n’est pas seulement par intérêt pour la science et les nouvelles technologies : avec Stéphane Piednoir, sénateur LR de Maine-et-Loire, étant tous deux membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), ils se sont vus confier une mission parlementaire qui doit faire toute la lumière sur l’état de ce projet. Le rapport des deux parlementaires devra aussi se prononcer, en toute objectivité, sur la légitimité (ou pas) de reprendre le relancer.
En guise de lancement de cette mission, le député du Rhône a organisé, ce mercredi 4 novembre, une première rencontre publique en visioconférence. Une trentaine de participants, dont bon nombre de spécialistes, chercheurs ou ingénieurs, ont échangé, à bâtons rompus, sur ce sujet complexe, durant près de deux heures.
Du “stellarator” au “tokamak” en passant par les neutrons rapides et autres noms ésotériques, le grand-public pourrait se laisser submerger par ce foisonnement de termes techniques. Chez la plupart des spécialistes présents, l’incompréhension est ailleurs : ils cherchent encore à connaître les véritables raisons qui ont poussé l’exécutif de l’époque à un tel revirement. “On ne peut pas se permettre d’abandonner de tels projets au gré des élections !”, peste l’un d’eux. Thomas Gassilloud l’assure : pour les uns comme pour les autres, tout devrait être beaucoup plus clair lorsqu’il remettra, avec son collègue sénateur, ses conclusions, début 2021.
En attendant, le parlementaire souhaite faire progresser sa connaissance du dossier. Et pas seulement avec les scientifiques. “J’ai besoin aussi de connaître l’avis des citoyens, sur la question du nucléaire civil”, assure-t-il. Toute la question est de savoir si le nucléaire a sa place dans les années à venir. Force est de constater que les énergies renouvelables dont on ne finit pas — et à raison — de vanter les mérites dans ce contexte de transition énergétique, sont, par nature, “intermittentes” : il faut du soleil pour le photovoltaïque et du vent pour l’éolien… alors que la consommation énergétique va crescendo et que les risques de coupures intempestives voire de black-out sont de plus en plus prégnants. A moins de résoudre la problématique du stockage de l’énergie. De l’avis de ces spécialistes, des solutions techniques existent aux rendements incertains et surtout pas à une échelle suffisante. Un participant souligne l’importance du risque de délestage ou de blackout au niveau français mais aussi au niveau européen. En effet, si les politiques annoncées sont effectivement mises en œuvre, l’équilibre du réseau sera incontrôlable: sortie du nucléaire en 2022 en Allemagne, sortie du nucléaire annoncée pour 2025 en Belgique, arrêt de 14 tranches nucléaires au-delà de Fessenheim en France. La variabilité des productions renouvelables ne pourra être compensée que par des chaudières thermiques, en totale contradiction avec les engagements pris de réduction des émissions de CO2.
Dès lors, des énergies “décarbonées” (sans rejet de dioxyde de carbone dont on connaît les méfaits sur le climat), c’est le cas du nucléaire, ne seraient donc pas à proscrire manu militari. En tout cas, la question mérite d’être posée et étudiée avec la plus grande attention. C’est l’objectif de Thomas Gassilloud et de Stéphane Piednoir. D’autant que ces fameux réacteurs de 4ème génération permettraient de produire l’électricité nécessaire en utilisant le stock d’uranium 238 disponible et d’éliminer une grande part des déchets nucléaires à vie longue issus des réacteurs actuels. En l’espace de deux heures, nombre de questions sont restées en suspens. D’autres rencontres vont suivre. La mission ne fait que commencer !
Retrouvez la visioconférence en replay sur facebook.gassilloud.fr (onglet vidéos) ou plus directement sur https://www.facebook.com/267506846719855/videos/1634176730090153 (en avancant driectement à la 12ième minute).